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Pourquoi les salaires dans la construction choquent autant?

Avant hier, La Presse publiait un article qui laissait entendre que « les hommes peu scolarisés s’enrichissent »… et que les salaires dans la construction seraient presque un problème social. Ce genre de propos alimente certains préjugés, et oublie de parler de plusieurs réalités importantes de notre industrie. Alors, remettons les choses en perspective :

Pourquoi ça choque autant quand un ouvrier gagne bien sa vie ?
Parce qu’il ne porte pas un complet-cravate?

Pourtant, derrière les « gros salaires » qu’on aime pointer du doigt, il y a :
⚠️ le secteur le plus dangereux et meurtrier au Québec
🦴 des corps brisés, des maladies professionnelles, des douleurs chroniques
❄️ des hivers dehors dans le froid, des étés au gros soleil, des horaires difficiles

Et aussi…
🔹aucune sécurité d’emploi
🔹plus de 100 ans de luttes syndicales, de grèves et de négos pour chaque dollar gagné!

Bien gagner notre vie, c’est un droit qu’on est allé chercher à force de se tenir debout. On s’est organisé, on s’est battu, pis on a fini par obtenir un peu de respect. Et ça dérange?

Faut pas oublier que dans la construction, le nombre d’heures travaillées par année est bien plus bas que la moyenne – on parle d’un salaire moyen de 45 000$. Est-ce que ça choque un peu moins?

Maintenant, pendant que les prix montent partout, nos salaires stagnent. Notre pouvoir d’achat ne suit plus. C’est pour ça qu’on se mobilise!

La comparaison avec les femmes
Oui, l’industrie de la construction est encore trop masculine. Et oui, on veut que ça change. On aimerait bien ça, nous aussi, qu’il y ait plus de femmes sur les chantiers! C’est pour ça qu’on continue de revendiquer des mesures concrètes : accès à l’industrie, rétention, sensibilisation, tolérance zéro au harcèlement et à la discrimination, et une meilleure conciliation travail/famille.

Pas pour cocher une case, mais pour bâtir un vrai milieu de travail inclusif, sécuritaire et durable.

Et on le redira : le vrai problème, c’est pas que la construction paie “trop” – c’est que les métiers traditionnellement féminins sont encore massivement sous-payés et sous-valorisés .

On n’est pas là pour niveler par le bas.
C’est pas nos salaires qui font grimper le prix des maisons ou du panier d’épicerie. C’est peut-être le temps de regarder ailleurs … et de se rappeler que le gouvernement, lui, s’est voté des augmentations de 30%…