Les solutions pour contrer la pénurie de main-d’œuvre

La CSN-Construction estime que plusieurs mesures doivent être prises pour contrer la pénurie de main-d’œuvre et en a fait part au ministre du Travail du Québec, Jean Boulet, qu’elle a rencontré le 18 mars.

D’entrée de jeu, le président de la CSN-Construction, Pierre Brassard, a dressé un portrait de la situation au ministre et a présenté les conséquences de la pénurie de main-d’œuvre dans l’industrie.

Des conditions pas intéressantes
La pénurie de main-d’œuvre provoque une mauvaise planification sur plusieurs chantiers, ce qui exerce une forte pression sur les travailleuses et les travailleurs. Ceux-ci sont souvent tenus de faire des heures supplémentaires, de rester le soir ou les fins de semaine. La pénurie rend ainsi difficile la conciliation famille-travail-études, alors que les travailleurs avaient pourtant fortement revendiqué de meilleures mesures en la matière lors de la dernière négociation.

Ce problème entraîne aussi des conséquences sur le recrutement des jeunes travailleurs. « Les conditions de travail ne sont pas attirantes pour eux, soutient Pierre Brassard. Ils ne sont pas intéressés à travailler à toute heure du jour ou de la nuit, d’autant plus que dans la construction, ils n’ont pas de travail à l’année ». Comme ils ont l’embarras du choix, plusieurs préfèrent se diriger vers d’autres secteurs, comme le hors construction, où ils sont appelés au travail 12 mois par année. Ceux qui entrent dans l’industrie sont nombreux à abandonner après un an ou cinq ans.

Solutions
Selon le président, il faut travailler à une meilleure reconnaissance des acquis et à une augmentation de l’adhésion de nouveaux travailleurs dans l’industrie. Ceci passe notamment par l’élargissement des tâches connexes.

Pierre Brassard estime aussi qu’il est nécessaire d’obtenir un meilleur portrait des travailleuses et des travailleurs à temps partiel qui ne sont pas comptabilisés (ceux qui font 500 heures et moins) et qui grugent les heures des autres aussi à temps partiel. Il faut finalement améliorer les conditions de travail, continuer à essayer d’augmenter le nombre de femmes dans l’industrie et revoir la formation. Sur ce dernier point, Pierre Brassard a lancé un appel au ministre de l’Éducation.